Attendue depuis plusieurs années, la réforme du 3ᵉ cycle des études pharmaceutiques est enfin prévue pour une entrée en vigueur à la rentrée 2025. Pourtant, malgré son importance stratégique pour la profession, elle soulève encore de nombreuses interrogations quant à son application et ses impacts.
Objectifs de la Réforme : Moderniser et Professionnaliser
- Prolongation des stages : L’augmentation de la durée des stages, réclamée par l’Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France (ANEPF), est une mesure phare. Cette durée pourrait passer de 6 à 12 mois, permettant aux étudiants de bénéficier d’une immersion prolongée et d’acquérir des compétences mieux adaptées aux besoins du terrain.
- Rémunération accrue : Le gouvernement s’est engagé à revaloriser la rémunération des stages, actuellement fixée à environ 500 €/mois, un montant jugé insuffisant par les étudiants. Cependant, aucune précision n’a été donnée quant à l’ampleur de cette augmentation ni sur la répartition des charges entre l’État et les employeurs.
- Soutien aux zones sous-denses : Des aides spécifiques, comme des indemnités de logement ou de transport, sont envisagées pour inciter les étudiants à s’installer dans des zones sous-dotées en professionnels de santé.
Défis et Incertitudes
- Manque de clarté : Malgré les annonces, de nombreux points restent flous. L’absence d’un plan détaillé alimente l’inquiétude des étudiants quant à une mise en œuvre non uniforme sur le territoire.
- Pressions temporelles : La réforme doit être finalisée rapidement pour garantir son application dès septembre 2025. Les syndicats, doyens et autres acteurs impliqués dans la négociation appellent à une accélération des discussions pour éviter un lancement précipité.
- Impact des crises politiques : L’instabilité du gouvernement pourrait compromettre l’aboutissement de la réforme, ajoutant une dimension d’incertitude pour les acteurs concernés.
Pourquoi cette Réforme est Cruciale
- Répondre aux besoins des territoires : En renforçant la formation et en facilitant l’installation des jeunes pharmaciens, cette réforme pourrait contribuer à résoudre le problème des déserts médicaux.
- Moderniser la profession : La réforme vise à mieux préparer les étudiants aux évolutions rapides du secteur, comme la digitalisation, l’élargissement des compétences des pharmaciens ou encore les nouvelles attentes des patients.
- Encourager les vocations : Une rémunération revalorisée et des aides ciblées pourraient rendre les études de pharmacie plus attractives, répondant ainsi à la baisse des inscriptions dans certaines régions.
Une Opportunité pour la Profession
Si elle est menée à bien, la réforme du 3ᵉ cycle peut jouer un rôle déterminant dans la modernisation de la profession et l’amélioration de l’accès aux soins. Pour les étudiants, il s'agit d'une chance de mieux se former et d’avoir un impact significatif sur la santé publique.
Les prochains mois seront cruciaux pour finaliser les arbitrages et garantir une mise en œuvre harmonieuse dès septembre 2025. Cette réforme, bien que complexe, pourrait représenter un tournant historique pour l’avenir de la pharmacie en France.